Journée noire pour un bélier - Le Chat qui Fume |
Écrit par Mallox |
Région : Zone 2 PAL
Commentaire : Sorti en dvd en chez Surf Video (CG Entertainment), chez Blue Underground, au Japon chez King Records/Imagica ainsi qu'en Espagne chez Filmax, voici un giallo très intéressant et plutôt emballant qui sort ces jours-ci après un incontournable combo du Venin de la peur chez l'éditeur autant velu que toxico.
Niveau qualité de la copie proposée, il y aurait bien quelques légers reproches (encore que ce n'en soit pas) à faire valoir : bien entendu, il s'agit ici d'un dvd, non pas d'un blu-ray, exit donc la possibilité d'une copie H.D., neuve comme au premier jour (encore que certains blu-ray ont l'indécence de proposer des copies plus propres qu'elles n'étaient à leur sortie, cherchez l'erreur !).
Disons pour résumer que ces imperfections sont plus perfectibles en tout début de bobine que par la suite (quelques scories sont à signaler ; en même temps on se croirait revenu dans un cinéma avec un vrai projectionniste ayant maille à partir avec sa pellicule argentique, sentiment non déplaisant s'il en est, d'autant qu'il tend à se perdre...). On pourrait le regretter le temps de deux ou trois scènes, par rapport à l'extraordinaire photographie signée Vittorio Storaro, mais celles-ci, comme dit avant, sont très loin d'être saccagées pour autant.
On peut en revanche se faire l'avocat du chat et affirmer que la copie gagne d'un autre côté en luminosité, chose loin d'être négligeable, notamment au regard de certaines copies déjà existantes, à l'instar de celle proposée par l'éditeur Blue Underground, plus lissée mais aussi, de fait, moins contrastée et moins nette (* voir comparatif à la fin)...
Le traitement sonore est si j'ose dire, à l'unisson : inégal, autant pour la piste française que l'italienne. En effet, un souffle a tendance à altérer le son par intermittences. Je vous rassure, rien de grave non plus !
"D'ombres et de lumières", une production Freak-O-Rama présentée par l'éditeur, est un document court (une petite trentaine de minutes) mais passionnant. Passionnant déjà par la simple présence du très talentueux chef-opérateur Vittorio Storaro, lequel revient sur sa carrière, remontant plusieurs décennies jusqu'au début des années 60, période où, à vingt-et-un ans, il débutait dans le métier. Le hasard a voulu qu'il rencontre alors Camillo Bazzoni, avec qui il devient ami, tandis que ce dernier épousera peu après sa soeur. Camillo est lui aussi réalisateur, on lui doit par exemple "L'évadé de Yuma". C'est par son intermédiaire que Storaro rencontrera son frère, Luigi, alors assistant sur les films de Mauro Bolognini. Storaro explique ensuite, entre autres choses que je ne dévoilerai pas, comment, petit à petit, il s'est rapproché de Luigi Bazzoni jusqu'à collaborer avec lui (Storaro travaillera sur Le Orme) et surtout devenir un ami très proche.
Dans le même document, Franco Nero revient lui aussi sur sa rencontre avec le réalisateur, par hasard ou presque, lors de sa première venue à Rome alors qu'il s'était porté pâle trois mois durant son service militaire à Naples. C'est grâce à une connaissance commune, le réalisateur Piero Schivazappa (Femina Ridens), dont le père était un ami de celui de Franco Nero, qu'ils se sont rencontrés. Dans la foulée, il sympathisera avec son frère Camillo ainsi qu'avec Vittorio Storaro. Décidément, outre les gangs mafieux, les familles sont petites en Italie ! C'est en tout cas sur ces bases que le petit groupe d'amis (dont également Gianfranco Transunto, assistant par exemple sur Qui l'a vue mourir ? ou La proie de l'autostop avec Nero) a commencé à tourner, vers 1963, de toutes petites productions, des petits courts-métrages dans la ville où Bazzoni était né, à Salsomaggiore, près de Parme (voir "Un delitto" la même année, ce avant L'homme, l'orgueil et la vengeance en 1967). Nero rappelle que le seul qui avait une voiture était Storaro, une vieille Fiat 600 dans laquelle ils rentraient tous, en plus du matériel de tournage. L'acteur insiste sur le fait que ces gens furent ses tous premiers vrais amis dans le milieu du cinéma.
Du bon grain donc, mais pas d'ivraie, pour une édition de Journée noire pour un bélier qui s'avère indispensable à tout amateur de gialli, notamment de qualité. Et ce Bélier en possède suffisamment pour rendre chèvre toute personne qui commettrait l'erreur de faire l'impasse sur cet achat (qui fume).
(Et oui, séparons le bon grain de l'ivraie puisque celui-ci, comme dit dans la fiche, est inséparable d'un gain de luminosité. Si l'on compare l'édition proposée par le Chat qui Fume et celle de Blue Underground, c'est le Chat qui l'emporte, les détails et contours y gagnent en netteté.)
Le Chat qui Fume
Blue Underground
Le Chat qui Fume
Blue Underground
Le Chat qui Fume
Blue Underground
Le Chat qui Fume
Blue Underground
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