Allemagne, 1941. Les dirigeants nazis sont à la recherche de la force suprême, le Vril, qui devrait leur donner la victoire. Afin de trouver cette énergie surnaturelle, une expédition est montée en Syrie et en Irak. Hugo de Montaigle, soldat du Reich, est chargé de la protection et de l’organisation de la mission Hécate. Mais le désert syrien est bien peu hospitalier, et les allemands découvrent un univers étrange, envahi de mirages, où le soleil frappe si fort que les esprits les plus cartésiens perdent de leur clarté … Un groupe de soldats de la Légion Etrangère profite de l’expédition nazie pour déserter, ils forment la mission Hécate II,  et fuient dans le désert. Une course poursuite entre les deux expéditions commence alors, dont les protagonistes comprennent peu à peu que quelque chose de bien plus ancien et plus dramatique est en train de se jouer.

Hécate est un récit inédit de Nathalie Henneberg. Didier Reboussin et Cyril Carau proposent une fin à ce roman laissé inachevé, et offrent un dossier très complet et intéressant sur l’auteure. Archives, interviews, documents permettent au lecteur de mieux connaitre cette écrivain de littérature de l’imaginaire disparue en 1977. Avec Hécate, elle nous transporte dans la fournaise du désert syrien, mais finalement, la localisation temporelle et spatiale importe peu. C’est une histoire bien plus ancienne qui se joue, plusieurs cycles de réincarnations qui se sont répétés et qui trouvent leur épilogue. Peu à peu, les personnages comme le lecteur découvrent la malédiction qu’ils portent encore et encore, à travers les siècles. Ainsi, le désert est un cadre, étouffant, angoissant, un cadre sans âge, servant de décor à cette légende des siècles, et la quête du Vril est un prétexte pour mettre en scène l’intrigue réelle du roman.


Dans une  atmosphère pesante, et une chaleur infernale, les personnages agissent et réagissent, tentant désespérément de sauver leur vie, sans savoir que tout est déjà prévu d’avance, tout est déjà écrit. C’est donc une belle réflexion sur le destin, et le libre-arbitre qui nous est offerte là. Que décide-t-on réellement, et où est la part du destin dans la vie des hommes ? Nos choix sont – ils déjà faits à notre insu ? Ce questionnement est mis en valeur dans ce roman au style abouti et très poétique, même si quelques longueurs peuvent parfois lasser. Une manière d’écrire très allusive peut aussi parfois agacer, donnant l’impression de ne pas vraiment comprendre l’action. Mais ces voiles se lèvent peu à peu, jusqu’au dénouement.

Note : 7/10

Vivian Darkbloom

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://sombres-rets.fr/