La police complètement paumée ne parvient pas à stopper une série de meurtres brutaux et sanglants qui sévissent dans la région, qui rappelons-le, avait déjà été le terrain de jeu d'une belette radioactive géante meurtrière, et c'est donc l'inspecteur James Cameron (aucun lien de parenté !) qui va tenter de découvrir ce qui se cache derrière tout ce merdier. Car ça commence à bien faire, les habitants ont tout de même le droit à un peu de tranquillité. Mais ce dernier va se retrouver à suivre la piste de quelque chose qu'il n'avait pas imaginé même dans ses pires cauchemars, l'existence d'une sorte de société secrète s'adonnant au cannibalisme... Une belle brochette de tarés qui découpent violemment les jeunes adolescentes batifolant dans le coin afin de procurer chair fraîche et organes à leur gourou, une espèce de lépreux cannibale...
Après sa première expérience conséquente dans le milieu du cinéma avec l'absurde et rigolo "Weasels Rip My Flesh", qui rendait hommage aux productions des films de SF des années 50 et de leurs bestioles mutantes géantes, Nathan Schiff se tourna cette fois-ci vers d'autres sources d'inspirations, notamment toute la lignée des films italiens enfantés par "Cannibalis", "Cannibal Holocaust" et consorts pour son aspect gore bien saignant, mais également du côté de titres américains tels "The Last House on the Left", "The Texas Chainsaw Massacre" et d'autres en ce qui concerne son ambiance générale et ses tueurs dérangés et sadiques.
Si le film est un peu plus structuré que le précédent, ne vous attendez tout de même pas à une nette évolution, les principaux reproches que l'on pouvait faire à "Weasels..." sont toujours valables ici : acteurs amateurs plus que mauvais (on y retrouve d'ailleurs John Smihula et Fred Borges), effets spéciaux peu convaincants, ambiance sonore toujours aussi atroce, image dégueulasse pas toujours cadrée ou floue, dialogues crétins...
Pourtant, encore une fois le film est d'une générosité rare, et si bien sur le côté cheap et amateur ressort nettement, le budget pharaonique de quelques centaines de dollars est rentabilisé à son maximum. Décapitation à la tondeuse, bourrinage hallucinant à la tronçonneuse, empalements, gorges tranchées, tête écrasée, le réalisateur ne se prive pas et nous offre un spectacle plus que satisfaisant de ce côté-là. L'épicier et le boucher de la famille ont en tout cas bien été mis à contribution... Les effets spéciaux sont par contre plus que perfectibles, mais cela n'a rien de réellement choquant, on se laisse porter par les invraisemblances nombreuses qui constituent le film tout en souriant bêtement à la moindre séquence un peu violente que provoquent ces excès sanguinolents. À ce titre certains passages sont vraiment efficaces, comme par exemple le final qui, outre ses effets spéciaux, est mis en valeur par un montage maîtrisé auquel s'ajoute le grain de la pellicule qui rend l'ensemble assez glauque. L'un des hommes de main psychotiques d'une bande de bikers allumés, parvient également à être effrayant avec pourtant un costume à 1dollars composé d'une taie d'oreiller utilisée comme masque, maintenu par des lunettes rondes généralement utilisées pour aller à la piscine... Par contre certains effets sont d'une laideur inimaginable, comme le maquillage d'un lépreux qui semble avoir été badigeonné de jaune d'œuf puis aspergé de chapelure... Enfin en tout cas encore une fois débrouille et récupération sont les deux termes qui définissent au mieux l'aspect technique des réalisations de Schiff.
Du sang par litrons, des espèces de lépreux vampires / cannibales, de la tripaille, un humour pas toujours très fin mais bien présent, "Long Island Cannibal Massacre" est en tout cas un spectacle étrange, unique, qui vous fera sourire du début à la fin, mais qui mine de rien comporte tout de même quelques scènes assez effrayantes et un petit côté glauque qui transparaît derrière cette surenchère de bidoche et d'amateurisme. À réserver tout de même aux personnes auxquelles les expressions "bout de ficelle" et "film fait maison" ne provoquent pas des ulcères. Certainement en tout cas le plus réussi, si l'on peut dire, des trois titres réédités récemment malgré le côté sympathique de "Weasels Rip My Flesh", et l'aspect barré et loufoque de "They Don't Cut the Grass Anymore".
Carcharoth