Live Evil
Genre: Gore , Horreur , Vampirisme
Année: 2009
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Jay Woelfel
Casting:
Tim Thomerson, Ken Foree, Gregory Lee Kenyon, Tiffany Shepis, Chuck Williams, Mark Hengst, Jeff Burr, Osa Wallander, Mark Terry...
 

À une époque où les êtres humains polluent leur sang par la drogue, l'alcool et la maladie, les vampires sont en voie d'extinction car il leur est de plus en plus difficile de trouver des victimes pures. Benedict (Mark Hengst), Sydney (Asa Wallander), Baxter (Gregory Lee Kenyon) et Yael (Eva Derrek), quatre vampires, tentent de se rendre à Los Angeles à la recherche de sang pur. Ils sont alors poursuivis par un prêtre armé d'un katana qui s'est donné pour mission d'éliminer les morts-vivants. Sa traque finira dans une ancienne église...

 

 

Jay Woelfel fait partie de la flopée des réalisateurs indépendants et dilettantes qui tournent aux États-Unis, de manière souvent polyvalente (il est producteur mais aussi scénariste, réalisateur, monteur et compositeur). Des réalisateurs qui survivent grâce à un marché parallèle exploitant ces productions sur tous les supports possibles (Live Evil aurait a priori connu une sortie en salle). Tourné en six mois, cette livraison de Jay Woelfel ressemble au final à un minestrone d'influences, cuisiné par un geek en folie. Pas encore tout à fait professionnel mais plus vraiment amateur, Live Evil navigue continuellement entre deux eaux avec, notamment, des approximations techniques de circonstances (faux raccords, montages, décors parfois hideux...). Mais l'ensemble est sauvé par sa générosité qui n'est pas sans faire penser aux premiers Peter Jackson ("Bad Taste", "Les Feebles", "Brain Dead").

 

 

Malgré son budget étriqué, le film s'offre deux acteurs au statut culte, à savoir Tim Thomerson et Ken Foree (également coproducteur).
Tim Thomerson aurait pu faire une carrière uniquement de second couteau pour le cinéma (il est par exemple génial dans "Retour vers l'enfer") et pour la télévision (il participe à une pléthore de séries depuis des années) si le destin ne l'avait pas mis sur le chemin de Charles Band et de son studio de l'époque, la Empire International Pictures. En effet, en 1985, Thomerson interprète le rôle de Jack Deth dans une série B à petit budget intitulée "Trancers / Future Cop". Ce rôle apparemment sans importance l'intronise comme une valeur sure de la série B yankee. Il reprend du coup son rôle fétiche dans les suites produites par Band : "Trancers II/Trancers II: The Return of Jack Deth" (1991), "Trancers III" (1992), "Trancers 4: Jack of Swords" (1994), "Trancers 5: Sudden Deth" (1995) et, enfin, "Trancers 6" (2002)". On le retrouve également dans d'autres films du producteur, comme par exemple "Zone Troopers", Dollman, Dollman vs Demonic Toys, "Bad Channels" ainsi que les trois opus de Nemesis, "Hong Kong 97" et "Dominion".
Ken Foree est l'un des principaux protagonistes du Zombie de Romero, ce qui lui vaut une certaine notoriété qu'il met au service de nombreux films fantastiques. Il devient ainsi une petite icône du cinéma d'épouvante (sa présence dans From Beyond, "Massacre à la tronçonneuse 3 : Leatherface", "Le Dentiste", The Devil's Rejects ou encore "The Lords of Salem" en atteste).

 

 

Les actrices Tiffany Shepis et Elissa Dowling n'ont cependant rien à envier à leurs homologues masculins. Ce sont en effet de pures actrices de cinéma de genre, qui exercent leur talent essentiellement dans des petits budgets. Elles peuvent même se vanter d'avoir dans leur filmographie respective (avec au compteur une centaine de films chacune) des titres aussi poétiques que "Bonnie & Clide vs Dracula", "Emmanuelle 2000: Emmannuelle Pie", "Nympha", "The Sugar Creek Killer" (pour Tiffany), et "She Alien", "Vaginal Holocaust", "Psychosomatika", "Showgirls 2: Penny's from Heaven", "Dracula in a Women's Prison" (pour Elissa).
Deux bimbos complétées par un panel de jolies filles comme Osa Wallander (la série TV "Jane the Virgin") et Eva Derrek ("Dracula in a Women's Prison").
Néanmoins, bien que plus en retrait, l'actrice qui se fait le plus remarquer ici demeure certainement Kimberly Sanders. Réalisatrice, productrice et scénariste de courts-métrages, elle n'a pas fait une grande carrière mais son rôle est à l'origine d'une des énigmes les plus angoissantes du film : "a-t-elle été doublée ou non dans la scène de douche ?"

 

 

Quoi qu'il en soit, le film de Woelfel cligne de l'œil à une kyrielle de productions en relation avec le vampirisme, de Near Dark à "Blade" en passant par "Vampires" de John Carpenter, encore que sa principale inspiration semble issue de Du sang pour Dracula du trio Andy Warhol, Paul Morrissey et Antonio Margheriti dans lequel le comte ne pouvait boire que du sang de vierges ; une idée que reprend à son compte le script de Woelfel, qui nous présente des vampires modernes ne pouvant s'abreuver que de sang pur, non contaminé. Il transforme d'ailleurs ce postulat de départ en véritable gageure dans un monde gangrené par le cholestérol, le diabète, les MST et par encore bien d'autres saloperies. Fort heureusement, il existe des dealers de sang pur (Ken Foree excelle à camper l'un d'eux) qui ont la capacité de rassasier les vampires en manque !

Avec un support de base aussi mince, le défi majeur était de parvenir à créer son propre univers ; pari réussi pour le réalisateur/scénariste qui développe avec audace et très peu de moyens sa propre mythologie. Il est aidé par un Tim Thomerson en grande forme lui aussi, bien que vieillissant, ainsi que par une brochette d'actrices - évoquées ci-avant - qu'on dévore des yeux !

 

 

Certes, ce n'est pas toujours d'une grande subtilité et l'ensemble est parfois-même brouillon, mais Live Evil est un petit spectacle totalement irrévérencieux, impertinent au point que sa seule limite semble avoir été le budget. Voici enfin un film qui ne cherche pas le politiquement correct à tout prix (on s 'attaque même à des nouveaux nés !) et c'est tant mieux. Un peu à l'image de la première scène où une "vampirette" fait du gringue à trois péquenauds avant d'aller en sucer (dans tous les sens du terme) puis de vomir tout le sang qu'elle a ingurgité ! Une splendide entrée en matière en forme d'avertissement : "si vous n'avez pas apprécié, inutile de continuer !".

 

The Omega Man

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