Massacre à la tronçonneuse 2
Titre original: The Texas Chainsaw Massacre 2
Genre: Horreur
Année: 1986
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Tobe Hooper
Casting:
Caroline Williams, Dennis Hopper, Bill Johnson, Jim Siedow, Bill Moseley, Lou Perry...
 

Douze ans après les événements racontés dans le premier film, Enright, l'oncle de l'une des victimes du premier massacre, pourchasse la famille "tronçonneuse" (devenue entre temps des spécialistes du chili !). Il retrouve leur trace grâce a Stretch, une animatrice radio qui a été témoin auditif du meurtre de deux jeunes automobilistes. Enright pense qu'en diffusant la bande à la radio il attirera les maniaques...

 

 

Dans les années quatre vingt, Tobe Hooper signa un contrat avec la firme "Cannon" (à l'époque les producteurs de Charles Bronson et Chuck Norris !), ce qui lui permit de sortir de la déchéance dans laquelle il était tombé après le tournage de "Poltergeist". L'une des closes du contrat était d'offrir aux deux patrons du studio Globus & Golan une suite à son chef d'oeuvre. Donc, après le tournage du réussi "Lifeforce" et de "L'Invasion vient de Mars", la Cannon annonce fièrement le tournage du fameux "Texas Chainsaw Massacre 2" alias "TCM 2". Intelligemment, et conscient qu'il ne saura jamais restituer l'ambiance nécrophile et déjantée du premier épisode, le réalisateur décide de s'orienter vers une version axée sur l'humour noir et le délire. Un premier script est écrit avec le personnage de la survivante (alias Marilyn Burns), mais le projet est abandonné et le scénariste L.M. Kit Carson (Paris Texas) prend la relève. Il conserve le concept de base mais cette fois oppose aux membres de la famille un adversaire tout aussi déjanté (concept repris dans "Devil's Reject"). Alors que nos tarés de service font fortune dans la cuisine et raflent tous les prix de gastronomie (le meilleur chili con carne du Texas !), ils ne se doutent pas qu'ils sont traqués par Lefty Enright, l'oncle d'une de leurs victimes, qui suit leur traces sanglantes à travers le Texas, et cette fois il semble tout proche de les retrouver. En effet, leur dernier massacre est passé en direct lors de l'émission radio de la sémillante "Strech", qui illico passe en tête de liste des futures victimes. Seul le brave Lefty semble pouvoir empêcher un nouveau bain de sang. Pour interpréter ce "héros" qui aura le douteux privilège d'affronter la famille "tronçonneuse", Hooper va chercher un autre "survivant", le bien nommé Dennis Hopper ("Apocalypse Now") que tout le monde croyait mort, mais qui à l'époque est en plein revival, suite à une cure de désintoxication, et entame joyeusement sa seconde carrière en interprétant quelques givrés mémorables, comme le sadique Frank Booth dans "Blue Velvet" de David Lynch. Il trouve dans le film de Hooper un rôle à sa démesure, et il faut le voir, stetson vissé sur la tête et la tronçonneuse en main, débouler dans le repaire des tarés pour défier Leatherface et sa famille. Notons, parmi ceux-ci, l'arrivée d'un petit nouveau, Chop-Top, qui a perdu 25 % de son cerveau au Viet-Nam et a hérité à la place d'une plaque en acier, un personnage qui redéfinit complètement la notion de taré.

 

 

Mais le héros, celui qui reste le symbole emblématique et la constante de la série, c'est notre brave "Leatherface". A force de le voir courser les voyageurs égarés la tronçonneuse à la main, on en avait presque oublié que sous son masque de peau humaine se cache aussi un homme, et l'arrivée de "Stretch" (Caroline Williams, excellente !) dans sa vie va provoquer chez lui une réaction assez surprenante. On ne saura jamais si c'est le short moulant mettant en valeur un beau petit popotin qui aura raison de la libido refoulée du brave Leatherface, mais au lieu de charcuter la belle, ce dernier finira par agiter frénétiquement sa tronçonneuse dans un bac à glace (à défaut d'autre chose !) entre les cuisses de la belle, légèrement agacée et peu reconnaissante de l'hommage qui lui est rendu. Une scène surréaliste et hystérique, qui résume parfaitement l'ambiance et l'orientation de ce film complètement barge, une vraie montagne russe cinématographique. C'est bien simple : "TCM 2" rend heureux et accumule les scènes cultes et grotesques, ce qui vaudra au film pas mal de déboires avec la censure, à tel point que la "Cannon" sort le film aux Etats-Unis sans passer par la commission, mais en l'interdisant aux moins de 17 ans, ce qui l'exclut d'office de nombreuses salles. En Angleterre, en Allemagne, en Australie (pendant vingt ans) et à Singapour il fut carrément interdit. Du coup, il existe plusieurs montages du film suivant les pays et les mauvais traitements que la censure lui a fait subir, car il faut bien avouer que le maquilleur Tom Savini ("Zombie", "Vendredi 13") s'en est donné à cœur joie : tête à moitié sectionnée à la tronçonneuse, peau du visage arrachée, coups de marteau… (sans parler de cette scène de massacre coupée au montage). Cette séquelle est beaucoup plus saignante et esthétique (voir le travail sur les couleurs déjà expérimenté sur ses deux précédents films "Cannon") que l'original, qui jouait avant tout sur l'atmosphère et une bande son saturée par les cris de Marilyn Burns et les vrombissements de la tronçonneuse.

 

 

Certes, Caroline Williams pousse aussi de temps à autres quelques cris hystériques (repris par ce fêlé de Chop-Top), mais cette séquelle joue davantage sur l'humour noir ("un bon chili ne s'obtient qu'avec une viande de qualité") et le décalage de certaines séquences. On peut ainsi contempler notre brave "Leatherface" transformé en "Roméo" transis qui offre à sa belle un visage humain prélevé sur une victime peu consentante, ou Dennis Hopper transformé en cowboy déjanté qui a troqué ses flingues contre des tronçonneuses. Le final se déroule dans un parc d'attraction abandonné squatté par la famille "tronçonneuse", décors assez flippants saturés de couleurs, et surtout remplis de dédales, où les protagonistes vont se croiser comme dans un dessin animé grotesque. En fin de compte, il ne restera plus que la pauvre "Stretch", devenue complètement exaltée et qui improvise une danse de la tronçonneuse après s'être débarrassée du collant Chop-Top. Revoir le film à l'heure actuelle est un vrai plaisir, et surtout nous rappelle que Tobe Hooper est un réalisateur essentiel qui a influencé toute une génération. On est même atterré de constater que certains n'ont pas hésité à piller l'esthétique et l'ambiance de "TCM 2" pour bâtir leur oeuvre soit disant originale. Comme disait le bien connu Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tous se transforme".

 

 

The Omega Man

 

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