Nude on the Moon
Genre: Science fiction , Erotique , Nudies
Année: 1961
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Raymond Phelan & Doris Wishman
Casting:
Marietta, William Mayer, Lester Brown, Ira Magee, Lacey Kelly, Shelby Livingston...
 

Pour tailler dans le vif et faire d'entrée un mauvais jeu de mots, s'il y avait un oscar des performances les plus ridicules jamais atteintes dans les anus du 7ème art, les performances de William Mayer et de Lester Brown (tous deux présents dans "Blaze Starr Goes Wild" (1960), "Gentlemen Prefer Nature Girls" (1962), and "Behind the Nudist Curtain" (1964)) seraient en orbite et sans doute pile poil dans la lune.
"C... comme la Lune !" s'écriront d'ailleurs plus tard certains d'entre-vous à la vision de ce petit chef-d'oeuvre anti-cinématographique. Doris Wishman, on le sait, ne fait pas des films, mais des nudies qui ressembleraient à des films. Inutile dès lors d'aller chercher à chaque plan la p'tite bite ! D'ailleurs, vous chercheriez en vain...
Qu'on se le dise, "Nude on the Moon" demeure néanmoins un film important puisqu'il s‘agit de la première pelloche où l'on découvre une colonie interplanétaire de nudistes !
Oui, mesdames, messieurs, la lune est habitée ! Non seulement elle est habitée, mais elle est bien plus vivante qu'on veut bien nous le faire croire. En témoigne l'histoire de ce film qui tente (tant bien que mal), de faire sortir le genre du carcan dans lequel celui-ci était enfermé ; celui, horrible, du documentaire.

 

 

Deux hommes touchent un héritage d'un million de dollars et décident de réaliser leur rêve de toujours : aller sur la Lune ! (On ne sait trop comment, ils y parviennent, mais ils y parviennent sans qu'on ne voit le moindre ouvrier à leur service pour une mission d'une aussi grande envergure. Construire leur fusée, la lancer, etc.).
Quelle surprise, à leur alunissage, de découvrir que la Lune, c'est juste un peu comme la Terre, sauf qu'il y a des gens quasiment tout nus et que cette douce planète est dirigée par une reine (une actrice, en vérité, et même un top modèle puisqu'il s'agit de la célèbre Marietta que je ne connais pas) qui croit jouer dans une publicité pour OBAO. On nous cache tout, on nous dit rien. Il y a non seulement de l'eau et de la végétation sur la Lune mais aussi des femmes à poil ! Passons...
De là, la guitare à tendance Jazz, Flamenco s'en mêle ; comme dirait l'autre, il faut de tout pour faire un monde et c'est dès lors, après une demi-heure de préparatifs mâtinés de sourires entre les deux hommes improvisés astronautes (des acteurs toujours est-il), que l'action prend enfin son essor. Nos deux acteurs se déchaînent alors, pensant manifestement jouer le rôle de leur vie dans la publicité pour MANPOWER. La banane aux lèvres, ils construisent, avec un sourire béat, ils décollent, amusés, ils alunissent. De là à dire que la Lune pourrait bien servir un jour de république bananière, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas.
Enfin bref, là-dessus, nos deux astroneuneus en culottes courtes tombent sur Monsieur Hulot en train de faire un tennis tandis que son corniaud est parti renifler un cul. Enfin presque.
Toujours est-il que c'est un véritable paradis floral qu'ils découvrent, on s'attendrait presque à voir surgir Yvette Mimieux accompagnée d'un Morlock, tous deux en train de se faire une gracieuse brasse avec Esther Williams.

 

 

Vous l'aurez compris, "Nude on the Moon" propose une immersion. A l'instar d'un "Valhalla Rising" c'est à un trip lancinant et planant auquel nous sommes conviés. Remplacez nos deux nigauds par deux monolithes qui se marrent, la Lune par le nouveau monde ou la terre sainte, et la bande son du film de Nicolas Winding Refn par du jazz manouche et vous obtenez une nouvelle variation sur le thème de "Au coeur des ténébreuses" version gros tétés spatiaux. Autrement, il est clair (de lune) que ceux qui auront trouvé le temps long durant les préparatifs le trouveront tout autant étiré dans une seconde partie durant laquelle il ne se passe strictement rien, et où la notion du mot acte est même mise à mal. Nos femmes s'étirent, se peignent entre elles, se prélassent, quand elles ne prennent pas des bains dans de petites sources naturelles d'eau chaude. Mais comme dit plus haut, et sans vouloir me montrer péjoratif à son encontre, Doris Wishman (ici secondée par Raymond Phelan, dont c'est la première collaboration jusque "Behind the Nudist Curtain" en 1964) fait tant partie de ces atypiques qu'il est difficile de classer ses films véritablement en tant que tels. Une chose est assez sure : nombreux sont les cinéastes qui réussissent leurs films en ayant une fâcheuse tendance à rater leurs fins. Doris Wishman, elle, rate régulièrement ses films mais réussit ses chutes. Qu'importe donc que ce ne soit pas les plus belles femmes du monde que l'on voit défiler, après tout, pour rester dans le domaine de la chute, l'abondance de chutes de rein et de gros nichons finit par ressembler à un spectacle envoûtant pour peu qu'on se laisse sereinement transporter par cette balade vers le satellite naturel et naturiste de la Terre.

 

 

Qu'importe également que la Lune ici présente ressemble à un centre de remise en forme de Floride, car la considération à laquelle on en vient au final, c'est de se dire que le 21 juillet d'une année 69 très érotique, un certain Armstrong a dû se rincer l'oeil comme un cochon de l'espace, sans en toucher mot à quiconque. Pas de doute, on nous cache tout, on nous dit rien !

Heureux donc que Doris Wishman ait bien voulu emprunter les voies du cinématographe afin de nous renseigner davantage là où nous pensions déjà tout savoir.
D'autant que son "space nudie" n'est pas exempt d'humour. Ainsi, avant que nos deux lascars ne partent pour l'espace, ils passent en voiture devant un cinéma jouant "Hideout in the Sun", le premier film de Wishman, "in Nuderama !".
"Nude on the Moon" propose un délirant mélange d'humour campy, de nudité inoffensive et de kitsch à foison ; il s'agit d'une pierre précieuse cinématographique à la fois innocente, idiote, merveilleuse, charmante, un bout de vie martien couché sur pellicule, complètement futile mais totalement indispensable. Finalement, dès 1961, Doris Wishman n'était déjà pas très loin de son délire paroxystique à venir : "A Night to Dismember".

 

 

Mallox

 

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