Mystère Andromède, le
Titre original: The Andromeda Strain
Genre: Science fiction , Thriller , Anticipation , Catastrophe
Année: 1971
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Robert Wise
Casting:
Arthur Hill, David Wayne, James Olson, Kate Reid, Paula Kelly, George Mitchell...
 

Alors qu'ils doivent récupérer un satellite d'exploration spatiale, deux militaires constatent que le petit village de Piedmont, à proximité duquel le satellite est tombé, est jonché de cadavres. Ils ne tardent pas eux mêmes à succomber. Les autorités militaires, qui étaient en liaison audio constante avec les deux victimes, réagissent immédiatement et mettent la zone sous quarantaine, pendant que les plus hautes autorités de l'état sont prévenues et qu'est déclenchée l'opération "Wildfire". "Wildfire" a été conçue pour répondre à tout risque de contamination virale ou bactérienne issue de l'espace. Les quatre têtes pensantes de l'opération "Wildfire" sont donc arrachées à leurs occupations pour se rendre sous escorte militaire dans un laboratoire secret et souterrain situé dans le désert du Nevada. Deux d'entre elles, le professeur Arthur Hill (concepteur du projet) et le fougueux docteur Mark Hall, se rendent, en combinaison hermétique, à Piedmont pour prélever des échantillons sur les cadavres et ramener le satellite qu'ils pensent être à l'origine de la contamination. Sur place, ils découvrent que le sang des victimes s'est transformé en poudre, mais surtout ils trouvent deux survivants, un vieillard alcoolisé et un bébé hurleur...

 

 

On ne présente plus Robert Wise, le réalisateur de ce Mystère Andromède est l'auteur de films qui figurent parmi les plus grands succès (publics) du cinéma hollywoodien. On trouve de tout dans sa filmographie, de tout et même parfois du n'importe quoi. Alors certes, Wise n'est pas ce que l'on appelle un "auteur", si tant est que ce terme puisse avoir une signification quand il est employé pour quelqu'un oeuvrant au sein des studios hollywoodiens, mais c'est un réalisateur doué et un conteur habile (et mieux vaut être un bon faiseur qu'un mauvais auteur). Si Wise n'a pas un style propre aisément identifiable, c'est un metteur en images d'histoires, un illustrateur "protéiforme"sachant s'adapter ; car ce qui frappe (surtout dans le cas de ce film), chez ce réalisateur pourtant chevronné, c'est sa porosité aux influences extérieures et, disons-le, aux modes du moment. Bref, ses réalisations sont pros, solides, carrées mais rarement enthousiasmantes, et si l'intérêt de ses films est très variable c'est essentiellement dû à la valeur de leurs scénarios respectifs. Le Mystère Andromède ne déroge pas à cette règle, c'est bien fait mais pas passionnant, et le film a beau raconter l'histoire d'une lutte contre une pandémie menaçant d'anéantir toute l'humanité, la tension y est quasi nulle et l'ennuie guette par moments.

 

 

Esthétiquement, le film se ressent d'une double influence, celle du 2001 de Kubrick pour les décors de la base souterraine et ses éclairages intérieurs froids, ainsi que pour les tenues des scientifiques ; et celle de L'affaire Thomas Crown (comme bien d'autres films du début des années soixante-dix) pour le "split screen". Ici, il faut rendre hommage au talent de Wise qui utilise le "split screen" de façon inventive et quasi ludique dans la scène de la fouille des maisons du village martyr. On se retrouve comme un enfant ouvrant ses "Kinder surprise" ou ses livres "animés" avec volets à soulever : "que se cache-t-il derrière cette porte ou cette fenêtre ?", et on découvre le cadavre d'une petite vieille, celui d'un garçonnet, et si on a de la chance celui d'une jolie brune avec un pendentif pacifiste. Les séquences dans le village sont d'ailleurs les meilleurs moments du film, les seules ou l'on a vraiment l'impression qu'une menace est présente. Pour le reste, le coté traitement documentaire, froid et sérieux, annihile non seulement toute forme de suspense mais fait ressortir les invraisemblances scientifiques (un cristal qui se mitose et mute, toutes les parties séparées le faisant de la même manière) et les grosses ficelles du scénario ("tiens mon gars, je te donne la clé empêchant l'autodestruction de la base à condition que tu te rendes à un endroit donné dans un laps de temps de cinq minutes, peut-être que tu auras à t'en servir d'ici la fin du film").

 

 

Ce scénario est tiré d'un des premiers romans de Michael Crichton, qui participa à son adaptation et fit même de la figuration dans le film (un infirmier du bloc opératoire, quand James Olson procède à une appendicectomie). Comme souvent chez Crichton, on a une bonne idée de départ gâchée par un traitement décevant. L'interprétation est à l'image du reste du film, des seconds rôles propulsés au premier plan, doués et professionnels mais auxquels il manque quelque chose (du charisme, de la "cinégénie"). Notons que dans ce casting, qui ne brille pas particulièrement pour son sex-appeal, se trouve la première femme à avoir posé nue de face dans le célèbre magazine "Playboy" (cette première "full frontal nudity" était malgré tout assez chaste puisqu'un subtil jeu d'ombres masquait en partie son pubis), l'actrice et danseuse noire Paula Kelly. La musique originale, signée Gil Melé, mêlant synthétiseur, instruments traditionnels et sons métalliques est, elle, particulièrement inspirée et adaptée au sujet.

Pour résumer, même si The Andromeda Strain n'est pas un chef d'oeuvre, il reste de très loin supérieur à tous les "blockbusters" actuels estampillés SF ou fantastique. Dans l'ensemble donc, plutôt du bon cinéma !

 

 

Note : 7/10

Sigtuna


En rapport avec le film :

La fiche dvd Opening du film Le mystère Andromède

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