Jack et le haricot magique (La poule aux oeufs d'or)
Titre original: Jack and the Beanstalk
Genre: Comédie , Aventures , Fantasy
Année: 1952
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Jean Yarbrough
Casting:
Bud Abbott, Lou Costello, Buddy Baer, Shaye Cogan, James Alexander, Dorothy Ford...
Aka: La poule aux oeufs d'or
 

En se rendant dans un bureau de recherche d'emploi, le benêt Jack Strong et sa tête vaguement pensante, Mr. Dinkel, se retrouvent d'abord face à un flic frôlant les deux mètres qui les remet vite à leur place lorsqu'ils la ramènent un peu trop. Puis face à une femme de grande taille elle aussi, qui a l'heur de plaire à Jack et surtout de lui proposer un job de... baby-sitter. Le gosse en question est un insupportable enfant-roi qui a fait fuir toutes ses nounous précédentes et Jack ne paraît donc pas le mieux placé pour le garder et pourtant... c'est autour d'un album de jeunesse, l'histoire de "Jack et le haricot magique" qu'ils vont trouver un terrain d'entente. Et tandis que l'enfant fait la lecture à Jack, celui-ci plonge dans la rêverie...

 

 

Pour se retrouver dans le monde merveilleux de Jack, un monde aux couleurs vives et où sa bonne humeur s'épanouit au sein de la ferme familiale qu'il occupe seul avec sa mère. Contrastant avec la joie de simple d'esprit de Jack, la réalité encombre l'esprit de sa mère qui le décide à aller vendre sa vache au boucher local, un certain M. Dinkelpuss. C'est donc le coeur lourd que Jack s'en va à la ville brader Henry (sic), son fidèle bovin qu'il semble aimer plus que de raison (dieu merci, on nous épargne les scènes de zoophilie qui semblent pourtant probables à la vue de cette vache au rouge à lèvres éclatant et des gros mamours que lui prodigue Jack...)
Dinkelpuss, boucher cupide et toujours prêt à faire une bonne affaire, refile à Jack, en échange de son bestiau, 5 haricots qu'il prétend magiques, pour la plus grande joie de cet idiot du village sautillant, dansant et chantant qui s'en revient chez lui pour se prendre un sermon. Et pourtant, le lendemain...

 

 

On connait l'histoire, plus ou moins précisément, certes, les versions de ce conte étant multiples, et on y retrouve ici les principaux ingrédients : un haricot magique poussé en une nuit et touchant le ciel ; un domaine céleste occupé par un géant terrorisant la région ; une harpe parlante (ici prénommée Patrick) ; une poule aux oeufs d'or ; et une ritournelle anthropophage : "Fee-fi-fo-fum, I smell the blood of an Englishman" annonçant le rosbif de Rosbif (ou, ici, de fils de l'Oncle Sam). En apprenant que la princesse du royaume a été enlevée par le géant, Jack décide de grimper en haut de son haricot géant, suivi de près par Dinkelpuss que le charme des gallinacées auro-ovipares séduit plus que la beauté d'une fille de roi.
Commence alors un périple authentiquement haut-en-couleurs : eh oui, toute la partie se déroulant dans le monde merveilleux de Jack est en couleurs, alors que la partie se déroulant "de nos jours" - c'est-à-dire dans les fifties – bénéficie d'un noir et blanc tendant sur le sépia. Jack et Dinkelpuss grimpent ; ils ont peur de leur ombre ; ils rencontrent le géant ; Jack chante ; Dinkelpuss fuit ; le géant rencontre un ours ; Jack et Dinkelpuss rencontrent la servante géante du géant ; Jack en tombe amoureux ; il danse avec elle ; la princesse prisonnière chante une chanson atrocement sirupeuse en compagnie d'un prince emprisonné qui s'avère, le hasard fait bien les choses, son promis ; Patrick (la harpe, quoi) fait ses commentaires ; les poules pondent ; les oeufs explosent ; les petits gros manquent de passer à la broche ; tout le monde tente de s'enfuir ; le géant s'interpose ; bagarre ; vagues gags (et non vagues de gags, hélas) ; retour sur terre ; on chante et on danse ; fin de l'histoire.

 

 

Rien de bien original, donc, dans cette histoire déjà maintes fois portée à l'écran et ce dès les débuts du cinématographe, ou presque. Si ce n'est bien sûr que le traitement, ici, est axé sur la comédie bon enfant, illustré de quelques chansons et de quelques passages dansés. Mais à qui peut bien s'adresser ce film ? A des gosses, probablement, des enfants nourris des aventures de Jack et pouvant prendre plaisir à les voir se dérouler à l'écran. A quelques adultes, peut-être, nostalgiques de leur enfance et/ou amateurs de l'univers d'Abbott & Costello (et qui risquent d'être bien déçus...)
Tout cela n'est donc pas très nouveau et, passé les petits moments comiques créés par le contraste entre la taille des deux nigauds et du flic d'abord, puis des deux héros en costumes et du géant, la scène de danse entre Costello et l'immense servante, et l'une ou l'autre séquence un peu humoristique, c'est quand même très long. Même si Buddy Baer, colosse frôlant les deux mètres déjà vu dans Abbott & Costello en Afrique, s'est fait la tête de l'emploi pour ce rôle, même si la chanson et surtout le pas de danse de Lou Costello sont assez réussis, le reste s'étend paresseusement sur de longues bobines assez creuses... En fait, le gros problème est que la première demi-heure n'offre rien de particulièrement passionnant et qu'il faut attendre à peu près l'heure de film pour qu'enfin les zygomatiques soient sollicités, surtout grâce au personnage de Jack confronté aux géants (l'espèce d'ogre et sa servante) et toujours plein d'idées géniales pour se sauver (comme de se servir d'arbres tendus comme catapultes !)

 

 

Plombé par les deux chansons du duo "féérique" du prince et de la princesse qui prennent des mines de circonstance pour nous montrer que l'amour fait vibrer leur coeur à l'unisson sur des paroles niaises au possible, le film n'arrive jamais à décoller vraiment et ne volera jamais bien haut. Pas une totale surprise, cependant, au vu de la filmographie d'Abbott & Costello, qui va du très mauvais ("Dance with me, Henry !") au plutôt bon (Deux nigauds contre Frankenstein) et de celle de son réalisateur, Jean Yarbrough. "Cinéaste du suranné et de la grosse ficelle, Jean Yarbrough a toujours plus ou moins tenté de greffer des idées passe-partout sur des productions au budget généralement misérable. Pas étonnant que les résultats obtenus demeurent désespérément au niveau des ces endémiques prétentions". Et c'est pas moi qui le dis mais Jean-Pierre Putters, dans son premier opus sur les "Craignos Monsters". Un JPP qui précisait pourtant dans la page précédente que cette Poule aux oeufs d'or faisait partie des réussites de Yarbrough, par rapport au lourdingue "Crashing Las Vegas !" par exemple. Au vu de celui-ci, quand même très ennuyeux, je n'ose même pas imaginer ce que peut être un Yarbrough raté !

 

 

Bigbonn


En rapport avec le film :

# La fiche dvd Bach Films de "Jack et le haricot magique"

* La bande-annonce américaine du film :

 

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