Trésor de Tarzan, Le
Titre original: Tarzan's secret treasure
Genre: Exotisme , Aventures
Année: 1941
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Richard Thorpe
Casting:
Johnny Weissmuller, Maureen O'Sullivan, Johnny Sheffield, Reginald Owen, Barry Fitzgerald, Tom Conway, Philip Dorn, Cordell Hickman, Johnny Eck...
 

Aïe... Après quatre épisodes non exempts de défauts mais baignant dans un esprit d'aventures exotiques assez sympathique, on touche ici aux limites du système hollywoodien qui édulcore tant et plus et surexploite ses filons jusqu'à l'épuisement. Pas désagréable en soi, Le trésor de Tarzan tourne ainsi autour de la famille du seigneur de la jungle, s'épuisant en séquences gentillettes, humoristiques ou sentimentales. Boy sauve le petit Tumbo d'une charge de rhinocéros au fort goût de déjà-vu et devient son ami qui, évolution notable, montre par sa bravoure et son comportement qu'un noir peut valoir un blanc. Il était temps ! Mais il sera bien le seul, de toutes façons, sa tribu se proposant d'immoler Boy par le feu... Cheeta, comme à son habitude, fait le singe, provoquant un éléphanteau, vidant une bouteille de whisky comme ma tante irlandaise ou martyrisant gentiment un lionceau... L'homme-singe, de son côté, répète qu'il aime Jane, s'énerve dès qu'il voit une arme à feu et ne raisonne que de façon très simple : nager, chasser, manger, boire, dormir (baiser ?) tandis que son épouse, toujours aussi cruche, bourre le crâne de son fils en lui faisant miroiter les bienfaits de la civilisation qu'elle a pourtant quitté sans regret.

 

 

Heureusement qu'arrivent les éternels explorateurs blancs et leurs porteurs innombrables pour venir nous sortir de cet éden équatorial à la mièvrerie un peu trop prégnante. Dans le lot : des bons, d'ailleurs ça se voit à leur tête ; des moins bons qui deviendront carrément méchants, et ça se voit aussi à leur tête de pas franc du collier. Les porteurs portent et arrêtent de porter en répétant "Ju-Ju" quand ils arrivent dans un endroit tabou, avant de se remettre en route après un bon coup de fouet, et il n'y a pas grand-chose à rajouter à leur propos. Cette fois-ci, ni chasseurs d'héritage ou de cimetière des éléphants, mais des scientifiques : le professeur Elliott, chef de l'expédition, assisté par Medford ; un photographe-projectionniste : le petit O'Doul, reprenant le rôle de faire-valoir des personnages principaux qu'occupait Rawlins dans Tarzan s'évade, poussant même les similitudes jusqu'à apercevoir, lui aussi, l'étrange oiseau cousin du dodo (dans le costume duquel se trouvait Johnny Eck, l'un des acteurs du "Freaks" de Tod Browning), devenir l'ami de Tarzan et faire rire toute sa famille. Enfin, guide de cette petite troupe : Vandermeer, pas forcément un mauvais bougre mais qui le deviendra petit à petit, tandis qu'une soif inextinguible d'or s'emparera de lui.

 

 

Car de l'or, la rivière où se baignent Tarzan, Jane et Boy, n'en manque pas, au point que le garçon se sert des pépites pour alimenter sa fronde et tirer sur tout ce qui bouge. Une nouvelle qui, comme toujours dans ces cas-là, fera monter la fièvre et les appétits, la fortune à portée de main ayant le don de rendre prêts à tout ceux qui l'entrevoient. En l'occurrence Medford et Vandermeer, les cupides du lot, qui enlèveront la compagne et le fils du grand type en slip qui saute de liane en liane (en fait, bien souvent des trapèzes), provoquant son ire et son courroux et des événements en cascade jusqu'à leur capture par les terribles (forcément terribles) Jaconis...

 

 

La trame n'est pas très neuve ni très dense, l'humour pas très fin, et l'importance que prennent Boy et son nouveau copain est bien trop grande, réservant presque la vision du film à un public enfantin. Alors qu'est-ce qui sauve cet épisode ? Son côté sérialesque, tout simplement. La succession de moments de bravoure plus ou moins réussis lui donne ce charme si caractéristique des sérials et on imagine aisément l'exploitation qu'auraient pu en faire certains producteurs en le découpant en tranches et en laissant certaines scènes en suspens, comme lorsque Boy se retrouve accroché à un tronc d'arbre au-dessus d'un précipice ou lorsque O'Doul et Tumba se retrouvent face à un lion, que Tarzan tombe dans un ravin, etc. L'esprit est le même que dans un Jungle Girl par exemple (d'ailleurs réalisé la même année), avec plus de moyens mais finalement moins de réussite. On retrouve cette parenté jusque dans la réutilisation de séquences déjà vues ailleurs, comme la lutte entre Tarzan et un crocodile immense, la même exactement que dans Tarzan et sa compagne et Tarzan s'évade : il n'y a pas de petites économies (oui, cette phrase aussi a déjà été lue ailleurs, moi aussi je recycle !) Idem avec le manichéisme qui préside à la caractérisation des personnages dont les bonnes comme les mauvaises intentions peuvent presque se lire sur leurs visages. Et, pour ne pas déroger à la règle, les sauvages de cet épisode sont une fois de plus sanguinaires. Mais peu inventifs, hélas, puisque pratiquant l'écartèlement, à l'image des Hymondies du précédent opus (ce sont d'ailleurs, là aussi, les mêmes images...) Toutefois, motivés par un esprit scientifique dont on ne les aurait pas crus capables, ils nous prouveront, et plusieurs fois encore, que le théorème d'Archimède connait quelques variantes en Afrique, devenant : "Tout corps plongé dans un liquide subit l'attaque d'un crocodile." Vous voilà prévenus.

 

 

Bigbonn


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