Tarzan et les Amazones
Titre original: Tarzan and the Amazons
Genre: Aventures , Exotisme
Année: 1945
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Kurt Neumann
Casting:
Johnny Weissmuller, Johnny Sheffield, Brenda Joyce, Henry Stephenson, Maria Ouspenskaya, Barton MacLane, Shirley O'Hara...
 

L'incursion du seigneur de la jungle dans Palmyria, une cité dominée par des Amazones jeunes mais farouches et dirigée par une vieille bique aux bijoux aussi scintillants que ceux d'une reine du disco avait, a priori, tout pour plaire. Le résultat, hélas, n'est guère à la hauteur de nos attentes, malgré un début à moitié réussi et des décors au toc certes visibles mais néanmoins dépaysants et plaisants à l'oeil.
Nous sommes en 1945 et la seconde guerre mondiale se termine enfin. Jane n'a plus de raison de rester loin de sa famille et elle revient donc dans la jungle, accompagnée d'une petite troupe de scientifiques. "Comme tu as changé", dit-elle à Boy, émerveillée. "Comme tu as changé aussi", aurait-il pu lui répondre car, en effet, Maureen O'Sullivan ayant déserté le rôle depuis un bon moment déjà, c'est à présent Brenda Joyce qui s'y colle ici et dans les épisodes suivants. Avec le retour de Jane, on retrouve ses préoccupations premières typiquement féminines : le ménage et les minauderies, et son aptitude à fourrer dans les ennuis son homme et son fiston en prenant le parti des hommes "civilisés" qui veulent, ici, découvrir la mythique Palmyria après en avoir eu un aperçu grâce à un bracelet en or...

 

 

Palmyria, malgré son nom, ne semble pas être la Palmyre de Syrie, mais bien une sorte de cité vestige d'une mythologie grecque égarée sur le continent africain... Ses règles sont assez simples : les Amazones vouent un culte au dieu soleil et quiconque pénètre dans leur territoire doit être exécuté. La vieille reine à la peau parcheminée est formelle à ce sujet, la seule exception étant Tarzan qui, de tous temps, a su conserver le secret de leur existence. Tarzan, justement, en faisant route vers la ville la plus proche pour aller chercher Jane a sauvé Athéna, une jouvencelle qui voulait découvrir le monde et s'est retrouvé aux prises avec un léopard et une panthère noire. En la ramenant à Palmyria, il a, sans le savoir, titillé la curiosité de Boy qui l'a suivi et a découvert le chemin qui mène à la cité interdite. Un peu plus tard, l'appétit de connaissance encore plus aiguisé par l'arrivée des archéologues, botanistes et autres amis de Jane dans les environs, le garçon se décidera à les emmener vers cette légendaire autant qu'aurifère bourgade, promesse d'enrichissement et de gloire autant que de destin funeste et de fin malheureuse.

 

 

Soyons clairs : l'ensemble ne présente vraiment pas un grand intérêt. Si Kurt Neumann, à qui l'on devra plus tard "La mouche noire" mais aussi "24 heures chez les Martiens", Kronos, Tarzan et la femme-léopard, Tarzan et la chasseresse, tous deux avec Johnny Weissmuller, mais aussi "Tarzan et la reine de la jungle" avec Lex Barker, est aux commandes et assure le boulot consciencieusement, le scénario, lui, est extrêmement pauvre et avare en rebondissements vraiment palpitants.
Tarzan lui-même, n'impressionne plus guère, ne voltigeant plus de liane en liane, et ne poussant même plus son cri légendaire (qui avait, de toutes façons, disparu avec la reprise de la série par la RKO, remplacé par quelque chose s'apparentant plus au glougloutement ultime d'un dindon qu'on égorge qu'à autre chose...) Il ne combat quasiment plus les animaux sauvages qu'il rencontre, exception faite ici d'un crocodile (en faisant des captures d'écran pour illustrer la critique, j'ai d'ailleurs découvert que la gueule de l'animal était fermée par une ceinture ou quelque chose s'y apparentant, semblant indiquer que le bestiau n'était pas en caoutchouc mais bel et bien vivant ! Un alligator de Floride muselé pour les besoins du tournage ?). En revanche, depuis qu'il a tué des nazis, il se révèle un peu plus sans pitié que dans les premiers épisodes, n'hésitant pas à condamner à mort ceux qui mettent la vie de Boy en danger, en les envoyant tout droit vers des sables mouvants.

 

 

Palmyria présente des charmes réels, bien que très kitschs, et offre un cadre idéal pour, une fois encore, stigmatiser la cupidité des hommes dès qu'un peu d'or brille devant leurs yeux. Les porteurs noirs qu'on a retrouvés se sont depuis longtemps enfuis à l'approche de cette cité taboue, tandis que les blancs animés par un souci scientifique, comme l'archéologue en chef Sir Guy Henderson, ou par des envies de lucre, comme l'explorateur Ballister, ont pénétré dans cette cité interdite, violant ses règles et bafouant la confiance de Boy.
Parmi ces maudits rapaces, un seul sort du lot, le vieux et débonnaire Henderson à la probité totale, qui donne au film une impression de déjà vu et rappelle un autre vieux bonhomme de même caractère vu dans Tarzan trouve un fils... forcément, dans les deux cas, il s'agit du même acteur, Henry Stephenson. Ballister d'ailleurs, au faciès plus brutal et aux intentions beaucoup moins nobles, bien qu'englouti dans des sables mouvants ici, refera surface lui aussi sous un autre nom mais toujours incarné par le même acteur dans Tarzan et la chasseresse...

 

 

Au final, en tout cas, les promesses du titre, des affiches (souvent différentes d'un pays à l'autre et plus ou moins fidèles à l'intrigue générale) et des décors ne sont pas tenues ; la faute à un filon surexploité et qui se tarit petit à petit, à un héros en titre fatigué, à une épouse inexistante, un fiston un peu trop présent, un chimpanzé parfois lassant. A voir uniquement un soir de grande bienveillance ou pour calmer une tendance trop prononcée à la nostalgie.

Bigbonn


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