Woman Hunt, The
Genre: Survival , Thriller , Action , Women In Prison , Aventures
Année: 1973
Pays d'origine: Philippines / Etats-Unis
Réalisateur: Eddie Romero
Casting:
John Ashley, Pat Woodell, Sid Haig, Charlene Jones, Lisa Todd, Eddie Garcia, Laurie Rose...
Aka: Escape (UK) / The Highest Bidder / Women for Sale (USA - titre du script original)
 

Quand trois filles embauchent Silas (Sid Haig) et son bateau pour une croisière au large de la côte des Philippines, elles sont alors loin d'imaginer qu'elle s'apprêtent à rejoindre un autre groupe de femmes, retenues prisonnières en pleine jungle dans des cages de bambou d'abord, dans des cachots sous terre, ensuite. Juste le temps de réaliser ce qui leur arrive que les voici emmenées de force dans la vaste demeure de Spiros (Eddie Garcia), un cerveau criminel d'envergure internationale puisque ce sont des hauts dignitaires de tous les pays qu'il invite dans la petite république bananière désertée au sein de laquelle tout semble permis. Spiros est assisté de Magda (Lisa Todd), une lesbienne folle et sadique qui lui sert de rabatteuse en même temps de s'en garder un peu pour elle...
Le service que propose Spiros est simple : forfait chasse de jeunes femmes en pleine jungle (dessert compris : l'exécution de leurs proies - prévoir supplément pour l'entrée : la torture ou le viol).

 

 

Dernière collaboration d'Eddie Romero pour la New World Pictures de Roger Corman, difficile de s'enthousiasmer pour cette énième adaptation ou variation autour de la nouvelle de Richard Connell, "The Most Dangerous Game", laquelle donna le classique que l'on sait (voir la critique de La chasse du comte Zaroff). Le film est trop bavard, assez mal rythmé, s'agitant en vain dans sa dernière partie, et ne se regardant tout compte fait qu'avec une extrême indulgence du long de ses 73 minutes. A bien y regarder, ce récit très fonctionnel d'aventures pâtit en amont d'une histoire refilée par Jack Hill, qui vient pourtant de défricher pour Corman le même terrain avec trois films que les amateurs de WIP connaissent bien : The Big Doll House, Women in Cages (réalisé quant à lui par Gerardo de Leon) et The Big Bird Cage. Ainsi, il n'est pas étonnant d'y retrouver les mêmes recettes à la sauce Philippines, avec, en premier lieu, une matrone lesbienne et sadique très similaire au personnage campé par Pam Grier dans Women in Cages. Le reste est à l'avenant : il n'y a rien dans The Woman Hunt qu'on ait déjà vu, la plupart du temps en mieux. Ce n'est pas non plus sa fin, on ne peut plus téléphonée, qui le relève. Alors quoi ?

 

 

Et bien pas grand-chose, si ce n'est la présence d'acteurs qui nous sont à la fois familiers et sympathiques en plus de mettre en scène ce que toute féministe (a)normalement constituée condamnerait à ce jour : une bonne partie de chasse à la femme pour le plaisir de hauts dignitaires masculins (non, je vous vois venir, DSK ne joue pas dedans !). Quant au côté saphique, il est représenté par une Lisa Todd au sortir de "Superflics en jupons" et juste avant La pluie du diable, ce de manière trop mécanique pour qu'il accède au statut de "jouissif", tant convoité par les critiques du nouveau millénaire. A ce sujet, il n'y a pas suffisamment de place pour l'excès et la caricature dans The Woman Hunt pour que la fibre comics s'emballe. Soit, de par son sujet même, il est logique d'avoir au final un film plus proche d'un Beast of Yellow Night à venir, et somme toute plus terre-à-terre que par exemple Brides of Blood, The Twilight People ou même encore "Le médecin de l'île de sang" et Beyond Atlantis, les deux derniers ne volant pas bien haut ; mais le manque de fantaisie finit par prendre le dessus et Eddie Romero, aidé pourtant par la bonne paire de groslolols de Madame Todd livre avant tout une pellicule sans grand relief.

 

 

On aime bien John Ashley, quasi indissociable de l'œuvre d'Eddie Romero et de son mentor Gerardo de Leon, mais force est d'admettre qu'il est assez souvent fadasse, frôlant même le syndrome d'invisibilité. C'est à nouveau le cas pour cette bobine, que l'acteur disait dans ses mémoires se prénommer "Women for Sale" avant que le titre ne soit modifié pour son exploitation et pour ne pas choquer. Rayon méchants, Sid Haig, plutôt en retrait, n'arrive pas à communiquer sa bonne humeur de "passeur", tandis que Ken Metcalfe (l'homme-antilope de The Twiligh People), affublé d'une coupe de cheveux à l'indienne, lui pique tranquillement la vedette (et je ne parle pas là de son bateau). Eddie Garcia (acteur aux dix films par an, sa collaboration suivante avec Eddie Romero sera "Savage Sisters") en Spiros assure le minimum syndical et s'acquitte de la tâche avec sérieux mais sans vraiment susciter la peur. Finalement avare en péripéties (deux, trois fusillades en forêt, un cobra assommé, un tir bien ajusté à l'arbalète, un empalement au féminin dans les dernières minutes), The Woman Hunt vaut avant tout pour son casting de proies femelles lâchées dans la nature et son petit lot de nudité : outre Lisa Todd dont on a déjà parlé, Pat Woodell est toujours aussi belle, même maculée de boue, Charlene Jones, habituée des "seconds seconds" rôles, également, tandis que Laurie Rose, plus connue pour son rôle dans "La vie intime du Dr. Jekyll", mais déjà aperçue aux côtés de Pat Woodell dans "The RoomMates" et qu'on reverra dans "Cette femme est un flic" de Lee Frost, achève de balancer de la boue à cochons dans l'œil des spectateurs les plus salaces.

 

 

L'ensemble n'est pas à proprement parler ennuyant et se laisse regarder, aidé par une musique bien balancée aux accents jazzy thrilleresques et serialesques signée Jerry Dadap (quatre films seulement au compteur dont "Ang daigdig ay isang patak ng luha" / "Le monde est une larme" littéralement en français). Mais l'on reste en terrain trop balisé - un comble pour une jungle aussi touffue ! - pour que le spectacle emballe vraiment son monde. Dommage.

 

Mallox

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