Robot Jox
Genre: Science fiction , Action , Post-apocalypse
Année: 1989
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Stuart Gordon
Casting:
Gary Graham, Anne-Marie Johnson, Paul Koslo, Robert Sampson, Danny Kamekona...
Aka: Les gladiateurs de l'apocalypse / Robojox
 

Cinquante ans après la troisième guerre mondiale, les nations règlent désormais leurs conflits territoriaux par des combats en solo entre deux machines géantes, elles-mêmes pilotées par des héros nationaux : Achille (Gary Graham) et Alexander (Paul Koslo). Les robots se rencontrent alors en plein Nevada, dans la Vallée de la mort, pour remporter le droit à l'acquisition d'un autre territoire : l'Alaska.
Mais quand la machine d'Achille écrase 300 spectateurs, l'affrontement se termine en match nul. Refusant de faire face à Alexander pour un match retour, Achille est remplacé par Athéna (Anne-Marie Johnson), un combattant génétiquement modifié, spécialement conçu pour combattre.

 

 

Initialement prévu comme un film plutôt cher (sept millions de dollars qui se transformeront en dix), celui-ci l'était bien trop pour la Empire Pictures de Charles Band (avant que ce dernier ne crée juste après une autre société : la Full Moon ; la Empire Pictures ayant été achevée par les créances dues au Crédit Lyonnais, suite notamment à la production de celui-ci).

Projet à l'origine très personnel, Robot Jox aurait dû, après plusieurs collaborations ("Re-Animator", From Beyond, "Dolls"), sceller la confiance entre Charles Band et Stuart Gordon, ce qui ne fut pas vraiment le cas : Band demanda au réalisateur de lui proposer une démo (laquelle servira finalement de séquence d'ouverture). Pendant ce temps, Gordon s'adjoignit les services, au scénario, du romancier Joe Haldeman, auteur de récits de science-fiction, récompensé en son temps pour "La Guerre éternelle" (The Forever War), rencontré deux ans avant alors que Gordon pensait adapter ce même roman.

 



A l'écran, force est de constater qu'il ne reste que peu de choses des belles intentions initiales. Et pour cause, les deux hommes, au demeurant sur la même longueur d'ondes, ont vu leur vision s'affronter pour finalement se fâcher : tandis qu'Haldeman écrivait un récit plutôt sérieux et dramatique, en gros de la science-fiction adulte, Gordon, de son côté, réécrivait les scènes, rajoutant des éléments à l'intrigue, plus voués à un public populaire, voire carrément amateur de bande-dessinée fantaisiste (la série animée "Robotech" notamment). Il ne faut donc pas s'étonner que ce mélange entre huile et vinaigre, mal touillé par la production, ne ressemble finalement ni à l'un, ni à l'autre, restant le cul entre deux chaises, pour un spectacle statique et fort peu revigorant.

Techniquement parlant, il y a pourtant - et c'est aussi là que la bât blesse - peu de choses à reprocher à la photographie "floutée" façon "Tendres cousines" signée Mac Ahlberg (Les Expériences sexuelles de Flossie, Bel-Ami, L'emprise des caresses...), ni vraiment aux effets spéciaux volontairement datés (ou plus précisément, à l'ancienne) de David W. Allen, celui-ci étant spécialisé depuis sa première collaboration pour le cinéma (Equinox de Jack Woods, ici chroniqué) dans le stop-motion. Reste que l'ensemble est tant figé qu'il en fait ressortir ses artifices, faisant de l'animation des Mechas mis en scène un spectacle plus rassis dès 1990, que tenant de l'hommage aux artisans d'antan.

 

 

En parlant de mechas (et de leurs cousins les jaegers), on n'oubliera pas d'évoquer, à l'heure où un "Pacific Rim 2" s'apprête à débouler sur les écrans façon presse-citrons, l'influence que put avoir Robot Jox sur son auteur, Guillermo Del Toro ; et à l'aune des comparaisons, tenter de réévaluer le film de Stuart Gordon qui, quant à lui, a au moins le mérite de ne pas régler le problème de façon cynique et paradoxale, soit, à la bombe nucléaire (facilité de script ridicule, présente dans 50% des films d'action américains, où les fins se résument à tout faire péter). En revanche, il tombe dans le piège inverse et verse trop facilement, notamment lors de son final, dans un humanisme béat. Ailleurs, le discours voulant faire office de charge anti-trust capitaliste, mâtiné même d'espionnage industriel, ne relève pas le niveau et se révèle lui aussi d'une lourdeur Mechaesque.

On aurait bien aimé en dire du bien, certifier que le temps passant, et patine aidant, Robot Jox s'est bonifié. Hélas, le jeu insipide des acteurs finit de le niveler vers le bas. Gary Graham ("Alien Nation") et Anne-Marie Johnson se disputent la palme de l'invisibilité et du ridicule, tandis que le seul à tenter de sauver les meubles, le pourtant excellent et très expressif Paul Koslo ("Les machines du diable", "Point limite zéro", Le survivant...), est contraint au cabotinage. Non, Robot Jox fait partie des ratages de son réalisateur, lequel ne se rattrapera vraiment, en plus de se renouveler, que durant les années 2000 avec trois films formant une sorte de trilogie : King of the Ants, Edmond et Stuck. Des thrillers prenant forme de paraboles sociales bien plus finaudes qu'ici !

 

 

Mallox

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