Horrible sexy vampire, L'
Titre original: El vampiro de la autopista
Genre: Horreur , Vampirisme
Année: 1970
Pays d'origine: Espagne
Réalisateur: José Luis Madrid
Casting:
Val Davis, Joe Camroy, Bernabe Barta Barri, Susan Carvasal, Victor Davis...
 

Un couple roule sur une autoroute, au coeur de la Forêt Noire, et s'arrête dans un motel. La femme se déshabille, prend un bain, enfile une nuisette et se couche. A son tour, l'homme prend une douche. Pas de chance, il est étranglé par une force invisible. Puis, la fille est assassinée. Retenez bien cette scène, car elle reviendra tout au long du film de façon récurrente, avec quelques retouches et divers figurants recrutés soit pour leur capacité à ne rien faire (les mecs), soit pour leur talent à se déshabiller avec le plus grand naturel (les nanas). Le mystère étant épais (à défaut de l'intrigue), qui peut bien être le meurtrier ?
"Un homme qui agit de façon très troublante et très curieuse", déclare le médecin légiste au commissaire chargé de l'enquête. Voilà qui va aider le flic de service. Alors, histoire d'en rajouter une seconde couche, le toubib, après avoir pratiqué son autopsie, ajoute avec le plus grand sérieux que l'homme qu'il faut rechercher est un vampire. Le légiste invite ensuite le policier chez lui, afin de lui apprendre le fruit de ses recherches. Alors là, accrochez-vous, car arrive l'une des citations "choc" du film, concernant la théorie de l'existence du vampire (le médecin ayant retrouvé les mémoires de la famille Winninger, remontant à 1886). D'après le légiste, donc : "Le fait principal est que, à chaque fois, nous nous retrouvons devant un crime pareil aux autres commis dans une période de 28 jours, renouvelée après un délai de 28 ans, et dans les 28 jours c'est tous les sept jours que les crimes sont commis. 28 est un multiple du chiffre 7 qui serait donc la base et deviendrait par la même la clé de voûte de ces délits criminels."

 

 

OK, je prends un cachet d'aspirine et continue. Toujours selon le médecin, la cause de ces meurtres pourrait être le fameux Baron Winninger, qui occupait le château de Brenitz, non loin de là, et censé être mort en 1886. Cartésien, le commissaire propose d'aller fouiller le château. Il s'y rend en compagnie de deux de ses hommes et du médecin. De nuit, évidemment. Un des flics reste dans la voiture (pourquoi ?... Je n'en sais rien). Et tandis qu'il subit le même sort que les précédentes victimes, les autres trouvent l'escalier conduisant dans les sous-sols et se dirigent vers le caveau de famille. Un destin funeste les attend...
Peu de temps après, débarque un grand blond péroxydé, en provenance de Londres. Il s'appelle Alexis Oblensky, Comte et héritier du château de Brenitz. Il est en fait l'arrière petit-fils illégitime du Baron Winninger. Très vite, il se rend compte qu'il est mêlé à une série de meurtres dont il devient le principal suspect. Mais le nouveau commissaire chargé de l'enquête est plutôt conciliant et notre beau blond continue de couler des jours (presque) paisibles dans son château en compagnie de Suzan, sa petite amie, occupant le temps à jouer aux échecs, pratiquer la taxidermie (préférant même, un soir, achever l'empaillage d'un renard plutôt que de retrouver son amie au lit).
Inquiet néanmoins face à l'invisible menace pesant entre ces murs, Alexis n'hésite pas à poser cette terrible question à Suzan : "Est-ce que tu y crois toi, aux fantômes et autres farfadets ?" Un peu plus tard, celle-ci lui dira : "Si t'as des hallucinations, ça peut venir de l'estomac." Pendant ce festival de tirades, le Baron Winninger, caché dans son cercueil, est prêt à frapper, encore et encore...

 

 

Voilà ce que l'on appelle un film culte, du moins un film qu'on ne peut pas oublier après l'avoir vu. Il atteint la perfection dans le "mauvais" dans bien des domaines. Déjà le titre du film est incroyable, grotesque et ce dans n'importe quel pays où il a été distribué. Un vampire à la fois horrible et sexy, vivant au bord d'une autoroute, ou encore dans le château de Frankenstein. Et la jaquette, n'est-elle pas merveilleuse ? Et pour le scénario c'est pareil. Pour la première (et dernière) fois dans l'histoire du cinéma fantastique, nous avons affaire à un vampire qui ne mord pas, ne répand pas la moindre goutte de sang (du moins à l'écran). Non, il étrangle. C'est tout. Ah si, il se rend visible. Hop, il apparaît. Et paf, il disparaît, comme Samantha la Sorcière bien aimée. Ce qui donne droit à des meurtres où l'on ne voit pas le vampire (très risibles) et d'autres où on le voit. Winninger, en fait, c'est un peu comme le courant alternatif.

 

 

Et les acteurs... Fabuleux, avec un héros comme on en fait plus, blond péroxydé, avec une collection de pulls roulés à rendre jaloux un baba cool. Le regard du crapaud mort d'amour, aussi. Mais où ai-je déjà vu cette tête ? Qui est Val Davis ? Mais oui, c'est bien lui qui jouera plus tard dans les mémorables "Amazones de la Luxure" et "Gloutonnes" de Jess Franco, où il incarnera Maciste (ou Karzan, selon les versions). En Comte Oblensky, il est parfait. D'entrée, à son arrivée à l'aéroport de Stuttgart, il loue une voiture, choisissant une décapotable alors qu'on est en plein hiver et qu'il y a facilement dix centimètres de neige sur le bord des routes. Et ce n'est que le début... La suite est un festival de non-sens, jouissif pour tout amateur de bis qui se respecte. Enfin, les dialogues sont savoureux, vous avez pu en avoir un petit aperçu. L'Horrible Sexy Vampire est un nanar drôle (bien que certains risquent de s'ennuyer ferme), mauvais mais jouissif. Un grand merci à Proserpine de l'avoir édité, voilà déjà vingt ans.

 

Note : 5,5/10

 

Flint
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