En 2065, la Terre a pratiquement été anéantie par une guerre où l'humanité s'est presque auto détruite avec des armes nucléaires et bactériologiques. Et si on rajoute la pollution, notre planète est devenue pratiquement invivable. Pourtant, deux siècles après, il y a encore des survivants. On a d'un coté les "human grey" et de l'autre les "lost people". Les premiers se sont enfuis dans la cité souterraine de New-York Unseen mais aspirent à revenir un jour à la surface. Les seconds sont les survivants des batailles et cataclysmes et sont pratiquement retournés à l'état sauvage. Ces deux peuples se livrent une guerre sans merci à cause des "human grey" qui n'hésitent pas à réduire en esclaves les membres du "lost people" pour les tâches les plus ingrates.

C'est dans ce contexte que débute notre histoire. Sony Jim, un habitant de New York Unseen à la chance légendaire, va croiser une jeune esclave qui va voir en lui un signe du porteur du destin à cause de l'aigle que ses parents avait fait tatouer sur son épaule. Pour elle, il fait parti des élus qui ramèneront tous les hommes à la surface, à un endroit qui n'aurait pas été atteint par les guerres et la pollution. Malheureusement, Sony Jim est un orphelin qui ignore pourquoi il a ce symbole inscrit sur le corps, mais il ne va pas tarder à le découvrir.

On sent qu'Elie Couston aime la science-fiction dans ce roman et qu'il la connaît. Il n'hésite pas à recycler de multiples idées déjà vues ailleurs comme l'humanité vivant dans de gigantesques villes souterraines, des robots intelligents, des navettes très perfectionnées (capable de se transformer en hélicoptères à l'occasion) ainsi que des armes très puissantes pour les habitants de New-Yorks Unseen. Mais on peut aussi lui laisser une ou deux idées inédites comme le fait que certains habitants de la citée enfouie se retrouvent à fumer des joints dans des cachots pour se calmer lorsqu'ils deviennent trop agités.

Pour le reste, c'est assez classique et plutôt longuet. Si on comprend dès le départ qu'il va y avoir une quête vers un monde meilleur ou en tous cas, plus accueillant, ce voyage tarde à démarrer et on a d'abord le droit à la guerre entre les deux peuples et rien ne nous est épargné: rebellions, batailles sanglantes et trahisons qui se laissent suivre au mieux d'un oeil amusé au départ puis lassé ensuite. Cette partie là est bien trop longue et peu passionnante. L'histoire tourne alors un peu en rond avec les mêmes répliques sur les nantis qui ont détruit le monde pour s'enrichir.

La quête final et attendue est elle rapide, bien trop rapide. Certes, elle ne se déroule pas facilement et ils vont tomber sur des obstacles divers et variés et heureusement, le roman devient à partir de ce moment beaucoup plus rapide. Les scènes d'actions se succèdent assez rapidement et le roman devient un peu plus palpitant.

Mais l'autre gros problème du roman est son découpage. On passe parfois d'un paragraphe à un autre sans aucune transition. On peut se retrouver à voir deux sauvages discuter dans la jungle alors qu'on était au milieu de la New-York Unseen l'instant d'avant. Le style de l'auteur est d'ailleurs à l'avenant: entre quelques passages où il nous explique que certains personnages ont dû hérité de leur méchanceté, de leur sadisme ou de leur racisme des gènes de leurs ancêtres ou encore l'invention du néologisme Shakiranien (inspiré par la chanteuse Shakira) pour décrire la beauté sauvage de l'héroïne Zelphia, Elie Couston décrit bien mal ses ambiances et ses situations !

Sans être un mauvais roman, "Horizons sauvages" ne convaincra que difficilement les fans de SF mais pourra peut-être plaire à quelques amateurs cherchant un roman assez optimiste et plein de bons sentiments. Il ne faut certes pas y chercher un chef-d'oeuvre mais ça peut-être une lecture divertissante si on a plus rien d'autre à lire.

Note : 4/10

Stegg