Maîtresse du vampire, La
Titre original: L'amante del vampiro
Genre: Horreur , Vampirisme , Epouvante , Gothique
Année: 1960
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Renato Polselli
Casting:
Hélène Rémy, Tina Gloriani, Walter Brandi, Maria Luisa Rolando, Isarco Ravaioli, Gino Turini...
Aka: The Vampire and the Ballerina / De Minnares van de Vampier
 

Dans un petit village d'Italie, une paysanne prénommée Brigida se fait attaquer tandis qu'elle allait chercher de l'eau à la tombée du jour. Elle est la troisième victime en l'espace d'un an à subir le même sort, à savoir une morsure au cou et une perte de sang importante. Elle n'a pas pu identifier son agresseur, mais les villageois soupçonnent que ce forfait est l'acte d'un vampire.
Pendant ce temps, une troupe de danseuses vient loger dans la demeure d'un vieux professeur dont le petit-fils, Luca, fait partie de l'encadrement, au même titre que Giorgio, pianiste et chorégraphe. Les deux hommes sont d'ailleurs fiancés avec des membres de la compagnie, Luisa et Francesca.
Alors que les répétitions vont bon train dans une ambiance détendue, tout commence à aller de travers dès lors que Luisa et Francesca se perdent au cours d'une sortie dans les bois environnants. Leur rencontre avec un couple étrange dans un château prétendument abandonné va mettre leur vie en péril, car il se pourrait fort que les châtelains soient effectivement des vampires, âgés de quatre cents ans...

 

 

Après la sortie du film Les vampires, commencé par Riccardo Freda et achevé par Mario Bava en 1956, l'Italie va connaître (tout comme l'Angleterre avec la firme Hammer, sans oublier le Mexique) un âge d'or du cinéma d'horreur gothique, avec comme chefs de file les deux réalisateurs susnommés, mais également Antonio Margheriti, Mario Caiano et Camillo Mastrocinque. En dehors de cette vague "classique" apparaît à la même époque (soit au début des sixties), une école que l'on qualifiera de plus "légère". Entendons par là que les scénarios sont plutôt basiques et laissent généralement la part belle à une cohorte de starlettes qu'il sera de bon ton de dénuder chastement afin d'ajouter une note sexy à un film d'horreur. Le premier de ces films est donc La maîtresse du vampire, ex aequo avec Des filles pour un vampire, tournés tous les deux en 1960 et présentant d'ailleurs de grandes similitudes. Qui de Renato Polselli ou de Piero Regnoli a emprunté à l'autre ? Et bien, dans "Bizarre Sinema ! Horror all'italiana 1957-1979" (Glittering images), Antonio Bruschini explique que "L’ultima preda del vampiro" a été tourné en 1960, suite au succès remporté par L'amante del vampiro de Polselli à sa sortie. Quoiqu'il en soit, ces deux œuvres racontent l'histoire d'une troupe de danseuses accompagnées de leur pianiste/chorégraphe et imprésario se retrouvant dans une campagne italienne où sévit un vampire (et même deux pour le film de Polselli). Autres points communs, le lieu de tournage (le Palazzo Borghese près de Rome) et le premier rôle masculin tenu par Walter Brandi.

 

 

Il faut d'ailleurs souligner que Brandi sera l'acteur récurrent du film kitscho-gothique de cette époque, puisqu'on le retrouvera après dans L'orgie des vampires de Polselli, "Le massacre des vampires" de Roberto Mauri (1962) et Vierges pour le bourreau de Massimo Pupillo.
Walter Brandi incarne donc le méchant de service dans L'amante del vampiro, un vampire vieux de quatre siècles repoussé par sa maîtresse Alda car le fait de ne pas boire fréquemment de sang humain le vieillit prématurément, alors qu'Alda n'est pas affectée et demeure éternellement jeune. Il va donc poser son dévolu sur l'une des danseuses de la troupe, Francesca, incarnée par Tina Gloriani ("Les amours d'Hercule", "La colère d'Achille"). L'autre vedette féminine est une française, Hélène Rémy. Cette actrice débute chez Julien Duvivier, tourne également pour Jean-Pierre Melville et Henri Decoin. Cantonnée à de petits rôles, elle tente sa chance en Italie en 1952, où elle obtient des rôles plus importants, comme ici ou dans "Le dernier des Vikings" l'année suivante. Elle arrête sa carrière en 1970 avec "Borsalino".

 

 

Le "jeune premier" dans le film qui nous intéresse présentement, Isarco Ravaioli, fera une carrière intéressante, jouant successivement dans "Les Titans", I maniaci, Homicides par vocation, Danger : Diabolik et Satanik. Dans La maîtresse du vampire, il est secondé par Gino Turini, aperçu dans plusieurs westerns spaghetti et les deux péplums érotiques du duo Mattei/Passalia : "Caligula et Messaline" et "Les aventures sexuelles de Néron et Poppée".

Au scénario, on retrouve l'inévitable Ernesto Gastaldi, et à la musique, l'incontournable Aldo Piga, qui aura composé les musiques de la plupart des films cités ci-dessus impliquant Walter Brandi.

On relèvera également une superbe photographie mettant en valeur les contrastes des clairs/obscurs, avec notamment un très beau travail sur les ombres. Le responsable en est Angelo Baistrocchi, peu connu mais qui œuvra néanmoins sur une vingtaine de longs métrages.

 

 

L'amante del vampiro est un film très agréable à suivre, beaucoup moins brouillon que L'orgie des vampires, dont le tournage débutera un an plus tard par le même Renato Polselli. Les amateurs de cinéma "déviant" connaissent plus le cinéaste pour ses films plus ou moins barrés comme le giallo Au-delà du désir ou l'inqualifiable The Reincarnation of Isabel, sans oublier quelques pellicules sulfureuses telles "Rivelazioni di uno psichiatra sul mondo perverso del sesso" (ouf) et "Oscenita".

La maîtresse du vampire est loin de tous les délires que l'on retrouvera peu après chez le réalisateur italien. C'est une oeuvre peut-être mineure mais qui a néanmoins sa place dans la liste des films gothiques italiens respectables de cette époque, alternant quelques numéros de danse jazz plutôt sexy avec des moments d'horreur pure particulièrement réussis, comme l'enterrement de Brigida la paysanne, mise en terre alors qu'elle est encore vivante. Les poses lascives des actrices en chemise de nuit et petite culotte (ou en académique pour les passages dansés) raviront également les spectateurs, de même que les scènes nocturnes se déroulant aux alentours du château et à l'intérieur de celui-ci. Inédit chez nous tant en VHS qu'en dvd, voilà certainement un film qui mérite lui aussi de sortir des "ténèbres".

 

 

Flint

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