Et... Sabata les tua tous
Titre original: Lo irritarono e Santana fece piazza pulita / Un par de asesinos
Genre: Euro-Western (hors spagh) , Western spaghetti
Année: 1970
Pays d'origine: Espagne / Italie
Réalisateur: Raphael Romero Marchent
Casting:
Gianni Garko (sous le pseudo de Johnny Garko), Guglielmo Spoletini (sous le pseudo de William Bogard), María Silva, Andrés Mejuto, Raf Baldassarre, Carlos Romero Marchent, Cris Huerta, Charly Bravo...
Aka: Sartana Kills Them All (titre international anglosaxon)
 

Sartana / Santana (Gianni Garko) et Marcos (Guglielmo Spoletini) sont traqués par les représentants de la loi après avoir dévalisé une banque en compagnie des frères Burton (dont Raf Baldassarre) qui, eux, ont réussi à s'enfuir avec le butin. Retranchés dans une petite ferme, ils tiennent un temps tête à l'adjoint du shérif (Smithy / Cris Huerta) et à ses hommes, en ripostant à coups de fusils mais conscients qu'il sera impossible de tenir ainsi longtemps puis d'en réchapper. Aussi décident-ils que l'un d'entre eux va se rendre tandis que l'autre en profitera pour s'enfuir (un peu comme dans "La Vengeance aux deux visages", pour ceuzes qui le connaissent). Santana-Sartana est choisi pour se sauver tandis que Marcos se sacrifie et reste, feignant de se faire choper par Smithy, mais avec une seule et unique idée en tête...

 

 

Leur but sera dès lors de tout mettre en œuvre, sans état d'âme tant qu'à faire, pour récupérer leur butin. Santana/Sartana part à sa recherche tandis que, de son côté, Marcos s'allie dans le même but - en tout cas, en apparence - avec Smithy. Ça va chier dans la sierra ! Ça va d'autant plus chier les coups de putes et cracher les coups de pétoires que, très vite, Santana-Sartana, Marcos et Smithy se retrouvent et s'ensuit un "triolisme" chargé d'adrénaline. Comme chacun sait, l'oignon fait la force, ce qui fait, qu'au final, certains l'auront dans le cul, ce juste après avoir tiré leur dernière cartouche. Plus encore lorsque le vieux Kirby et ses quatre Fils (qui ne sont pas de Katie Elder) dégénérés et prêts à tout vont se mettre eux aussi en quête du magot !

 

 

Sartana aux USA, au Danemark, en Suède, au Portugal, en Italie, Santana en Espagne, en Suisse, en Allemagne de l'Ouest, et Sabata en France... Gianni - Johnny - Garko n'y campe bien entendu pas trois rôles mais un seul ! L'on peut néanmoins considérer que deux de ces noms sont originaux. Coprod oblige, Garko est connu en Espagne sous le nom quasi mythique de Santana et, en Italie, sous celui (non moins mythique) de Sartana. Telle la diva "Spécialiste" Johnny, il y endosse donc, selon la post-synchro du pays, deux patronymes filmiques. De quoi devenir schizo ? Pas vraiment. Du reste, les exploitants français choisirent "Sabata" à l'époque, et non Sartana, qui lui aussi avait déjà fait ses preuves en matière de viabilité financière, et ce dès 1966 avec le même Garko dans Les Colts de la violence d'Alberto Cardone (il y campait déjà Sartana Liston, frère de Johnny Liston, rôle endossé par Anthony Steffen), le tout étant entériné avec le petit classique instantané "Sartana" de Gianfranco Parolini (alias Frank Kramer), en 1968. Bref, si Sabata fut l'heureux élu, c'est suite aux succès préalables de "Sabata" et du Retour de Sabata, du même Parolini-Kramer.

 

 

Concernant plus particulièrement ce Sartana Kills Them All, même s'il ne s'agit pas forcément d'un western familial (encore que), il est signé Raphael Romero Marchent, co-scénarisé par son frangin Joaquín Luis et l'on y trouve Carlos, fils de ce dernier. À noter encore pour l'anecdote que Sartana Kills Them All suit Quand Satana empoigne le colt du même Raphael, dans lequel on ne trouvait pas Johnny Garko, encore moins de Sartana, l'astuce des distributeurs français étant, à l'instar de joueurs de poker finissant avec des plumes et du goudron, à cacher le R dans leur manche...
En tout cas, et fi de toutes ces considérations dégainées à blanc par votre modeste serviteur, Sartana Kills Them All est un spectacle de série, certes, mais qui, à condition d'aimer le genre, vaut largement le détour...

 

 

L'une de ses grandes qualités est de reposer sur scénario qui tient la route en plus de réserver quelques surprises et rebondissements. La tension y évolue crescendo grâce à une mise en scène assurée avec diligence, elle-même évoluant à un rythme trottinant et parfois même galopant.
On y retrouve une morale borderline et très individualiste sans laquelle le genre ne serait pas ce qu'il est, et l'on a droit à quelques gunfights et éclairs de violence. Le tout est fort bien photographié par le sieur Giglielmo Mancori (Les Faux jetons, Duel à Rio Bravo, Il lungo, il corto, il gatto, Saludos, hombre, La mansión de la niebla, les gialli-riviera de Lenzi, ainsi que des dizaines d'autres bobines qu'on n'énumérera pas), et qui plus est agrémenté d'une compo assez emballante de Marcello Giombini.

Bref, comme déjà dit de manière sentencieuse un peu plus haut, ce Et... Sabata les tua tous est un SpaghPaëlla très agréable. Mais finalement, la plus grande surprise est que Gianni Garko s'y fait quasiment voler la vedette par le bien moins connu Guglielmo Spoletini (alias William Bogard), acteur pourtant régulièrement présent au sein du western italien (Arizona Colt, Du sang dans la montagne, Trois cavaliers pour Fort Yuma, La Mort était au rendez-vous, Le Dernier face à face, ...), le plus souvent en embuscade, c'est-à-dire en rôle secondaire, voire tertiaire. Il est donc à mettre au crédit de Raphael Romero Marchent, en plus des autres qualités déjà énoncées, le fait de lui offrir ici son rôle le plus important.

 

 

Mallox

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